Chaque album de Muse est une source d’excitation pour les fans du groupe mais le septième album a une saveur particulière. Celle du non-retour, de l’album charnière qui risque de définir d’une part Muse pour les 2/3 ans à venir mais aussi, peut-être, pour les décennies à venir. Après trois albums qui ont amené le groupe vers la consécration puis trois albums qui ont amené le groupe vers le grand public, Muse entame une nouvelle page de son histoire : celle qui doit l’amener vers la confirmation.
Une chose est certaine : la tournée The 2nd Law Tour a apporté de nombreuses réflexions au groupe, conscient de leurs racines rock populaire et de l’envie des fans de revoir le groupe du Devon dans un registre qu’ils maîtrisent parfaitement : la puissance d’un Plug in baby ou d’un Time is Running Out en live est immesurable, invraisemblable, incomparable. Cette réflexion d’un album plus terre à terre, moins grandiloquent qui s’accompagne en parallèle d’une tournée pharaonique est assez intéressante, comme si Matthew Bellamy et ses comparses se sentaient être arrivés au point culminant d’une partie de leur carrière.
Au-delà de l’album lui-même, l’une des caractéristiques de The 2nd Law provient du peu de chanson marquante en concert. La puissance d’un Survival ou d’un Supremacy est peu palpable en concert et une chanson moins « lourde » en apparence comme Bliss arrive facilement à écraser les deux mastodontes. Le fait que Muse n’ait pas énormément malaxée les chansons du dernier album en concert montre aussi peut-être un manque d’intérêt : un (petit) aveu d’échec ? Le plaisir de ressortir des cartons des Dead Star et cie vient peut-être appuyer ce constat.
Donc, Muse est à une étape charnière. Qu’en est-il du prochain album : Muse se lancera-t-il dans un album rock « pop » (comprenez à forte connotation rock n roll, sujet à de vrais concerts rocks mais tout de même accessible et réalisé pour Monsieur et Madame Tout le Monde comme l’étaient les trois premières galettes du groupe) ou vers un nouvel album pop « rock » (comprenez un peu fourre-tout, un peu « expérimental » mais avec des chansons susceptibles de plaire au programmateur musical de nrj) pour accroître la notoriété du groupe auprès du grand public. En effet, un constat s’impose. Muse est un groupe important. En France, Muse surpasse aisément Coldplay et tranquillement U2 dans le cœur des petits français. Mais internationalement, ce n’est pas aussi simple.
D’une part, Muse n’arrive toujours pas à prendre à bras le corps le marché américain malgré tous leurs efforts (pléthores de dates et de festivals, Twilight Zone il y a quelques années) mais leurs ventes d’albums sont en décroissance (malgré le beau succès de Madness). En Europe, outre le marché français encore une fois acquis à leur cause, le Royaume-Uni a légèrement boudé The 2nd Law avec « à peine » 300 000 ventes (contre plus de 600 000 pour The Resistance et Absolution et prêt de 1 millions pour Black Holes and Revelations). En Italie, The 2nd law dépasse difficilement les 60 000 exemplaires face au plus de 120 000 de The Resistance. Dans la plupart des pays, Muse a vendu deux fois plus de The Resistance que de The 2nd Law. La différence d’âge n’explique pas tout, ce n’est pas maintenant que The 2nd Law va rattraper son prédécesseur. D’une façon assez paradoxale, The 2nd Law tend à se rapprocher des scores d’un Absolution : très correct mais avec trois albums derrière, on peut s’attendre certainement à « mieux ». Rien d’alarmant derrière ces chiffres mais elle reflète un constat important : le Royaume-Uni a été déçu par The 2nd Law. Outre l’album qui s’est vendu correctement sans plus, la tournée n’a pas non plus non plus été faramineuse : on se souvient de la première date des stades à Coventry où le groupe avait dû rapprocher la scène au milieu du stade pour masquer les faibles ventes.
Le groupe sait aussi qu’il est attendu au tournant. Si chaque album avait sa part de fantasme (on se souvient qu’en pleine préparation de The 2nd Law, Muse avait lâché que l’album était une sorte de Origin of Symmetry 2, chose qui sur le principe n’est pas totalement faux mais dit comme ça, tout le monde s’attendait à… autre chose), c’est bien la première fois que Muse avoue avec bec et ongles que l’album ne sera pas expérimental et qu’il reviendra à quelque chose de plus terre à terre et de plus simple. On veut bien les croire, à eux de nous le prouver.
Cependant, la nouvelle approche live (et promotionnelle ?) du groupe vient peut-être confirmer leurs dires. D’une part, le groupe se trouve face à une stratégie à l’exacte opposée de The Resistance ou The 2nd Law qui suivaient le même schéma promotionnel. Cette fois-ci, Muse mise énormément sur les festivals, comme s’ils avaient envie de prouver quelque chose au public, comme s’ils voulaient revenir à leur racine. D’ailleurs, c’est une position atypique que nous propose Muse. Malgré leur notoriété, miser sur des festivals, alternant le « classique » (comprenez Arras et Vieilles Charrues) avec des prises de risques face à un public non acquis à leur cause (notamment le Download) reflète peut-être la nouvelle vie de Muse.
Réponse(s) dans quelques mois.
8 Comments
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Selon moi, c’est BH&R ou Resistance qui devait mener le groupe vers la confirmation.
Comme l’explique la suite de l’article, le prochain album est plutôt celui de la reconquête. D’ailleurs, quand tu dis « En France, Muse surpasse aisément Coldplay et tranquillement U2 dans le cœur des petits français. » je n’en suis vraaaiment pas convaincu.
Pour Coldplay c’était peut-être vrai il y a quelques années, mais certainement moins maintenant ! Tous mes proches connaissent les derniers single de Coldplay (pour Muse, au mieux, ils connaissent Madness). Et pour U2, le groupe a un capital mythique / transgénérationnel que Muse est loin d’atteindre. Je pense que U2 remplirait assez tranquillement cinq stade de France par an. Muse j’en doute beaucoup plus…
Autre événement peu glorieux pour la dernière tournée des stades : devoir brader les places une semaine avant le concert au stade de Rome pour qu’il soit plein à craqué pour la captation…
J’ai confiance au nouvel opus de Muse . Le problème, c’est qu’ils sont tellement devenus grand que certains se sentent obligés de faire des comparaisons . Ce n’est pas comme ça que cela marche…. Muse a sont style ; U2 a le sien etc…l’un n’est pas meilleur que l’autre et vis et versa ; ils sont différents c’est tout ! Personnellement je suis Fan des deux groupes mais dire que U2 remplirait 5 Stades et pas Muse , là je ne suis pas d’accord …. Muse est tout a fait capable d’en faire autant et je sais de quoi je parle pour avoir vécu plusieurs concerts de la tournée 2nd Law Tour . ce qui fait la force de U2 c’est qu’ils se font plus rares alors que Muse est plus accessible . Soit, je suis Fan de U2 depuis leur début il y a bien longtemps et Fan de Muse depuis 20 ans je n’ai donc rien à défendre sinon qu’il ne faut pas diminuer Muse pour U2 ; ils ont chacun leur style . Une chose est sure c’est que Muse a encore le temps de grandir…..
L’idée derrière mon commentaire n’était vraiment pas de descendre Muse… mais d’éviter de les mettre sur un pied d’estale face à Coldplay ou U2. Et pourtant je suis beaucoup plus fan de Muse que de Coldplay ou U2 hein =) D’ailleurs ce n’est même pas moi qui suis à l’origine de cette comparaison mais Clément dans son article (passage assez mal inspiré je trouve, c’est un peu sorti d’un chapeau et manque cruellement de quelques chiffres à l’appui).
Concernant les stades, j’ai aussi vu le groupe plusieurs fois en live (dont dans des stades) et je n’ai donc aucun doute quand à leur capacité à pouvoir en remplir… si ce n’est que ça a été difficile dans certains pays pour cette tournée, ce qui n’arrive jamais à U2. Sans être un expert dans l’économie musicale, cette capacité de U2 à mettre un stade sold out en un rien de temps est certainement comparable aux résultat des ventes des albums de U2 face à ceux de Muse.
Bonjour !
J’ai beaucoup entendu parlé d’un duo avec Mylène Farmer en 2015. Mais pour l’instant ce ne sont que des rhumeurs. Mais cela expliquerait le coté plus « pop » de leur prochain album :).
Il semblerait que ce soit sur le nouvel album de Mylène et non celui de Muse 😉
comment peut-on comparer U2 et MUSE ???? U2 j’ai commencé à les écouter en 1988…. MUSE, il y a environ 6-7 ans, ce n’est pas comparable….. leur musique est différente…. ils sont différents… le plus important, les AMIS c’est d »entendre du beau son, de la musique qui nous fait du bien……Au fait ….. vous en fait de la musique????!!!!, écoutez, appréciez,
JOYEUX NOEL à tous
Mes commentaires et, je pense, l’article ne comparait pas la musique de Muse et U2 (qui surfent quand même sur des registres assez similaires… on n’était pas en train de comparer Muse et Chantale Goya). La comparaison portait plutôt sur la popularité des groupes.
Concernant l’appréciation de la musique… je me donne beaucoup de mal, mais des fois c’est pas évident dans les derniers albums de Muse 🙂
Et au passage, pour répondre à ta question, oui je fais de la musique.
Moi, mon avis, c’est que Muse est le groupe le plus DÉCHIRANT du moment!!!!!!! <3